Histoire

Historique de la commune de Luray (28).

L’histoire des églises Luraysiennes colle à celle de la commune. Transposons-nous au XVIe siècle et précisons quelques termes.

Il existait autrefois deux lieux de culte :

  • L'église paroissiale Saint Rémi, construite dans la partie inondable de la vallée, aujourd'hui disparue car minée par l'humidité.
  • La Chapelle Saint Clair bâtie sur la colline au milieu du village et devenue église paroissiale en 1859 après la ruine de l'église Saint Rémi dont elle conserva le nom.

Distinction entre l’église de Luray et la chapelle du Luat Clairet :

  • L’église de Luray : La commune, à l’origine Luriacum de l’époque romaine, était le domaine de Lurius. Ancienne voie romaine toute proche.
  • La chapelle du Luat Clairet : Hameau de Luray. Luat, diminution de lucus (le bois) et clair, diminution de clarus (la clairière). Et c’est bien, la topologie de notre espace.

L'origine de Luray est donc très ancienne comme le prouve le vocable Saint Clair sous lequel son église a été placée.

Luray - Eglise Saint Rémi, XIIe siècle.
Luray - Chapelle Saint Clair.

L'église Saint Rèmi

L’Eglise romane de Luray est construite au XIIe siècle.

Au XIIIe siècle, elle compte 50 paroissiens.

Appartenant au chapitre de Chartres, elle est placée sous la protection de St Rémi, évêque de Reims, qui baptisa Clovis le 25 Décembre 498.

C’est un événement capital de l’histoire occidentale : il inaugura l’alliance de la force germanique, le royaume des Francs, qui conduira plus tard à l’empire de Charlemagne.

On peut voir dans le baptême de Clovis, roi des Francs, la naissance de l’Europe. La conversion de Clovis apportait au chef franc l’appui de l’épiscopat et celui de la noblesse sénatoriale gallo-romaine. Le jour du baptême de Clovis naquit l’Eglise de France, «  la fille aîné de l’Eglise ».


Au XVIe siècle

La charpente de l’église est remaniée. Luray, comme beaucoup de communes de la périphérie de la ville catholique de Dreux (Blainville, Marsauceux), devient un ardent foyer du protestantisme.

A la veille de la bataille d’Ivry, là où Henri IV lança à ses troupes : «  Si vous perdez vos enseignes, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours sur le chemin de l’honneur et de la victoire », le 19 Décembre 1562, se déroule la bataille de Dreux entre catholiques et protestants. L’armée protestante sera vaincue, mais non anéantie car elle s’est retirée auparavant.

Si l’essentiel des combats se déroule sur les communes de Vernouillet et de Marville, notre commune fut fortement dégradée en ces moments et jamais reconstruite.

La bataille de Dreux n’était que le premier épisode d’une lutte qui allait se poursuivre de longues années.


En 1759

Il n’y a que la paroisse c’est-à-dire l’église et 2 maisons à Luray.

Les autres feux sont dans les hameaux à l’écart de la paroisse, dont le principal est le Luat. Le seigneur est le baron de Comteville. C’est la résidence du curé et il y fait l’office…

A ce sujet, où peut-on situer cette résidence ? Probablement aux abords de la chapelle ; maison au 1 rue de l’ancienne mairie, ou maison au 1 rue de l’Eglise, ou ailleurs... ? En dépit de recherches, nous n’avons pas la réponse, mais à titre personnel nous opterions pour la deuxième éventualité, de par l’architecture de la demeure (certes aujourd’hui transformée) mais calquée sur l’allure des presbytères !

L’église dominait alors de son fronton massif les tombes du cimetière actuel.

Son mauvais état l’a fait abandonner de même que l’insalubrité de la vallée, due aux nombreuses crues, a fait déserter les habitants de Luray pour se réunir au hameau principal du Luat Clairet.

On pouvait la voir se dresser au cœur du cimetière, l’ensemble émergeant des seuls champs alentour.

Un arrêté du 7 Septembre 1859, pris de concert avec l’autorité ecclésiastique, a autorisé la commune de Luray à faire démolir la nef de son église qui tombe en ruines, à en aliéner les matériaux pour employer le prix à en provenir, à en faire clore le chœur. Partie de l’église qui sera conservée et formera une petite chapelle pour le service des inhumations dans le cimetière communal. Suivant le même arrêté le titre de succursale attaché à l’ancienne église de Luray, a été transféré à la chapelle St Clair au Luat, titre dont elle jouissait de fait, depuis plus de 60 ans, soit à la fin de la révolution.


En 1860, l’annuaire d’Eure et Loir mentionne le mauvais état de l’église St Rémi qui l’a fait abandonner depuis longtemps.


En 1950, ce qui restait de l’église, désaffectée depuis longtemps, est démoli, et remplacé de fait et de droit par la chapelle St Clair.

Le maire de l’époque, Hippolyte Lavignac et son conseil municipal furent contraints de prendre cette décision sur interpellation et pétition des habitants.

Pourquoi ? La vétusté de la couverture du chœur entraine la dégradation des pierres tombales par l’envol des tuiles par temps de grand vent. Les matériaux issus de la démolition servirent à édifier le cabanon toujours présent dans l’angle sud de l’ancien cimetière. Cette construction fut réalisée en 1950, par un maçon Luraysien : Maurice Ooghe.

En 1953, le Conseil Municipal décida d’adopter définitivement le nom de Luray, abandonnant celui du Luat Clairet.


Essentiellement peuplé de vignerons jusqu'en 1840 et de 15 à 20 artisans selon les époques, le village maintenait une vie simple mais active et typiquement rurale.

Le déclin rapide du vignoble à partir de 1850 a transformé la vie paysanne, entraînant le développement des cultures céréalières, la plantation de vergers, de pommiers et de cerisiers, à leurs tours remplacées par la construction de nouveaux quartiers.

C'est vers 1930 que le village a commencé à grandir : 15 rues en 1936, 21 en 1965, 25 en 1975, 40 aujourd'hui. En 1906, le village comptait 247 habitants contre 1332 en 1999 et 1614 en 2015.

Cet apport de la population extérieure n'a pas empêché Luray de conserver son caractère rural.